LE TEMPS

12/03/2010 14:17 par nebulosa

  • LE  TEMPS

    LE TEMPS

    12/03/2010 14:17 par nebulosa




Avez-vous vu la tendre rose,
L’aimable fille d’un beau jour,
Quand au printemps à peine éclose,
Elle est l’image de l’amour?

Telle à nos yeux, plus belle encore,
Parut Eudoxie aujourd’hui:
Plus d’un printemps la vit éclore,
Charmante et jeune comme lui.

Mais, hélas! Les vents, les tempêtes,
Ces fougueux enfants de l’hiver,
Bientôt vont gronder sur nos têtes,
Enchainer l’eau, la terre et l’air.

Et plus de fleurs, et plus de rose,
L’aimable fille des amours
Tombe fanée à peine éclose:
Il a fui, le temps des beaux jours!

Eudoxie, aimez! Le temps presse;
Profitez de vos jours heureux!
Est-ce dans la froide vieillesse
Que de l’amour on sent les feux?

Texte: Alexandre Pouchkine                       Illustration: Takashi Murakami                        12.03.2010

L'ETOILE A PLEURE ROSE .....

06/03/2010 11:10 par nebulosa

  • L'ETOILE A PLEURE ROSE .....

    L'ETOILE A PLEURE ROSE .....

    06/03/2010 11:10 par nebulosa

L'étoile a pleuré rose ...

L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ;
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.

Texte: Arthur Rimbaud                      Illustration: Tom Wesselmann                    6.3.2010

INVINCIBLE

06/03/2010 10:52 par nebulosa

  • INVINCIBLE

    INVINCIBLE

    06/03/2010 10:52 par nebulosa

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.




Texte: William Ernest Henley                      Illustration: Michel Saloff-Coste               6.3.2010

INVICTUS

06/03/2010 10:47 par nebulosa

  • INVICTUS

    INVICTUS

    06/03/2010 10:47 par nebulosa

Out of the night that covers me,
   
 Black as the pit from pole to pole,

I thank whatever gods may be
    
For my unconquerable soul.


In the fell clutch of circumstance
   
 I have not winced nor cried aloud.


Under the bludgeonings of chance
    
My head is bloody, but unbow'd.


Beyond this place of wrath and tears
    
Looms but the Horror of the shade,

And yet the menace of the years
   
 Finds and shall find me unafraid.



It matters not how strait the gate,
    
How charged with punishments the scroll,

I am the master of my fate:
   
 I am the captain of my soul.


Texte: William Ernest Henley                     Illustration: Michel Saloff-Coste           6.3.2010



Sables mouvants

03/11/2009 15:42 par nebulosa

  • Sables mouvants

    Sables mouvants

    03/11/2009 15:42 par nebulosa

Sables mouvants

Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées

Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut?
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.

 
Texte: Jaques Prevert                                  Illustration: Michel Saloff Coste                      3.11.2009
 

L' ARTISTE

31/10/2009 12:03 par nebulosa

  • L'  ARTISTE

    L' ARTISTE

    31/10/2009 12:03 par nebulosa


Seule au monde

avec toi dans mon coeur

la nuit me semble

moins triste.

Sur ma toile d'artiste

mille couleurs héritées

je dessine ma vie sur terre.

Danser sur tes ondes


étreinte de bonheur.

Tu es ma lumière douce

tant aimée

dans mon coeur.



Texte: Nebulosa            Illustration: Michel Saloff-Coste           31.10.2009




LE BEAU PRINCE

10/09/2009 12:02 par nebulosa

  • LE BEAU PRINCE

    LE BEAU PRINCE

    10/09/2009 12:02 par nebulosa


LE BEAU PRINCE            Un conte




IL ETAIT UNE FOIS




Un beau Prince.
Il était très beau.
Il était très Prince.

Le jour de la distribution des enveloppes pour passer sa vie sur terre, Le Prince était victime d’une erreur. Au lieu de recevoir l’enveloppe qui était prévue pour son cas, un beau costume de prince cousu au fil d’or, il était mis dans la peau d’un crapaud. Certainement un des crapauds le plus beau, qu’on puisse s’imaginer, mais quand même qu’un crapaud !

On n’a jamais pu savoir, qui a reçu son beau costume de prince à sa place.

Au début, il ne se rendra pas trop compte, parce qu’il était toujours gai et aimait parler aux gens. Il s’intéressa à l’astrologie, à l’exploration du futur, à la recherche des sens et ne trouva pas une seule minute pour s’ennuyer.

Il disait toujours : « je suis beau, je suis célèbre, je suis riche, et suis si intéressant ! »

Il aimait se dorer au soleil, parce qu’il pensait que le soleil était tout content de voir un si beau corps. Mais le soleil ne lui fut jamais un compliment. Des fois, il se mettait tout nu pour être mieux vu, mais toujours rien.

Les gens s’arrêtèrent, restèrent un moment et puis passèrent leur chemin vers d’autres Princes plus beaux.

En fait, il devra se rendre à l’évidence qu’il n’était qu’un vilain petit crapaud. Malgré le fait que ses yeux brillaient comme des diamants et sa peau luisait au soleil comme une toison d’or. Résigné, il remuait sans cesse sa bouche si vaniteuse et si malheureuse.

« Pourquoi les autres ne me voient pas comme je suis ?
Suis-je pas le plus beau, le plus intelligent, le plus riche, le plus exceptionnel des Princes ? »
Demanda-t-il un jour à une souris de champ.

« Mon pauvre petit crapaud » lui répond-t-elle, « tu ne vois pas que tu fais pitié avec tes grands yeux globuleux et ton étang à l’eau opaque comme royaume ? Qui voudrait y habiter avec toi ? »

Le crapaud ne se laissa pas impressionner par ce mauvais jugement et essaya d’expliquer à la souris, que son étang était rempli de bonheur et cachait un trésor immense,  jamais vu sur terre.

La souris, très étonnée, dresse ses petites oreilles toutes roses et demande au crapaud :

« Oui, c’est bien possible, mais comment tu vas t’y prendre pour te faire connaître et trouver quelqu'un qui méritera ton amour et ton trésor ? »

« Je ne sais pas, ma petite souris, je ne sais pas ! Si toi, tu voudrais déjà devenir mon amie, j’en serais très content. »

« Je suis ton amie mon beau crapaud », dit alors la souris et retourne dans sa maison au pied d’un arbre magnifique, aux milles feuilles chatoyantes d’érable.

Le crapaud restait ainsi longtemps seul au bord de son étang et chaque fois qu’un promeneur passa, il essayait de le convaincre de ses qualités. Mais jamais quelqu'un ne l’avait vraiment compris.

Jusqu’à un des ces printemps magnifiques, que Dieu
seul sait faire, où une fleur se mit à pousser au bord de son étang.

Elle avait juste une belle et grande feuille verte satinée et une longe tige solide, qui portait bientôt sa tête de fleur, remplie de feuilles délicates et si jolies.

Un jour le crapaud  prit son courage à deux mains et adressa la parole à la fleur, qui le regardait d’un air fier du haut de sa tige.

« Comme tu es belle ma jolie fleur, quelle joie de pouvoir t’admirer tous les jours !» lança le crapaud. Une petite flatterie ne peut pas faire de mal, pensa-t-il, surtout que c’était bien vrai.

« Bonjour crapaud ! Mais toi aussi tu es très beau, je n’ai jamais vu un crapaud aussi beau !»

Le crapaud était très surpris de sa réponse. Jamais on lui avait dit une telle chose avant. Il la regarda d’en bas avec des jeux emerveillés et on voyait déjà briller un brin d’amour dans son regard.

« Je suis content que tu me vois si beau, ma jolie fleur, parce que je suis beau en effet, intelligent, riche, célèbre et sensuel. Mais personne ne peut me voir. Alors je fais semblant d’être un vilain petit crapaud, qui ne sert à rien » expliqua le crapaud à la fleur accompagné d’un grand soupir.

La fleur est prise de compassion, mais ne le regarde pas, pour ne pas renter dans trop de familiarités dès le premier jour.

« Ne t’en fais pas, même si tu n ‘es qu’un crapaud ordinaire, je te trouve très beau » lui dit la fleur en étirant son joli corps pour lui montrer, qu’elle est fatiguée et qu’elle voudrait se retirer.

« A demain crapaud ! »
"A demain ma belle fleur !"
« Demain je te raconterai une belle histoire ! » répond le crapaud et disparaît dans ses roseaux pour s’abriter de la nuit.

Depuis ce jour, le crapaud était tout remonté. Il rangeait bien son royaume et tous les jours à l’aube, il écrivit en secret un poème, dédié à la fleur.

Il laissait passer quelque temps pour ne pas indisposer la fleur, mais un jour il lui adressa de nouveau la parole avec une voix de velours, pour mieux la séduire:

« Tu sais, ma jolie fleur, j’ai fait un rêve si beau, que je voudrais te le raconter ».

« Ah, c’est merveilleux crapaud, j’aime bien les rêves, vas-y, commence ! »

Le crapaud s’assied sur sa pierre favorite et prend un air sérieux, avant de commencer.

« Je me suis vu dans un paysage magnifique. D’un côté, il y avait une très belle montagne aride, de l’autre, une grande plaine désertique avec un horizon à l’infinie.

Il n’existait ni la notion du temps, ni la notion de l’espace.

Le plus souvent je me trouvais dans une grotte à mi hauteur de la montagne, d’où j’avais une vue splendide. J’avais toujours le temps pour tout faire. Je n’avais pas de besoins matériels, je n‘avais pas soif, je n’avais pas faim, j’avais mal nul part. J’étais complètement libre et tout le temps était que pour moi. Dans la journée,  je regardais de longues heures la pleine et je m’imaginait la vie de tous ces grains de sable et le long chemin, qu’ils ont du traverser pour arriver jusqu’à là.

Un autre jour, j' étudiais les nuages. Comme le vent joue aux boules de coton. Comme ils changent vite! Où vont-ils quand ils auront quittés ma  vue ? Ailleurs ?  Quelqu’un d’autre les admirera et les trouvera aussi beaux que moi? Surement !

La nuit, je comptais les étoiles. Mais c’était très difficile, parce que certaines bougeaient sans cesse et d’autres n’arrêtaient pas de s’allumer et de s’éteindre. Une nuit de pleine lune, en scrutant le firmament, j’avais remarqué une étoile, très brillante et très belle.  Elle était comparable à une jonquille, sertie de diamants et son rayonnement perçait le noir de la nuit comme un éclair. Elle était très différente des autres. Elle était tout simplement sublime ! D’abord je pensais que c’était une de ces étoiles qu’on ne voit qu’un bref instant tous les mille ans. Mais non, la nuit prochaine, elle était là de nouveau et avec mon imagination exubérante je me plaisait à penser, qu’elle brillait que pour moi. La troisième nuit, j’osais enfin lui parler et je lui disais :

« Toi, ma belle étoile, comme tu vois plus loin que moi, dis moi, si le paradis existe!»

C’était une question difficile, mais l’étoile me répondait aussitôt et sans hésiter :

« Le paradis est un pays, où règne l’amour et qui ressemble à ton rêve. Continue à suivre ton chemin et un jour tu y arriveras. Je veillerai sur toi et je te protègerai. »

C’était féérique! Jamais je me suis senti aussi léger, aussi serein et aussi confident. J’étais heureux, comblé et sans désir. »

La fleur l’écouta attentivement et après un moment, avec une voix toute douce, elle dit au crapaud :

« C’est un très beau rêve. Je connais ce pays, il existe. Tu sais, j’y vivais une fois, il y a fort longtemps. C’était merveilleux et j’étais si heureuse, que je ne voulais plus revenir sur terre. D’ailleurs, si je n ‘avait pas trouvé ce bel emplacement, je ne serais plus du tout revenue » ajouta-t-elle fermement.

« Ah bon, c’est vrai ? Le paradis existe alors ?

Penses-tu,  que je pourrais y aller aussi, un jour ? » se renseigne le crapaud très intéressé.

« Rien ne peux arriver, si on l’a pas d’abord rêvé !

Si on veut quelque chose, on peut l’obtenir !» s’exclama la fleur avec une telle assurance, qui ne permettait aucun doute.

Le crapaud la regarda la bouche bée, ses grands yeux globuleux en orbite, et était tétanisé par l’impacte de cette nouvelle.

« Tu penses, que c’est si simple que ça ? » s’exclame-t-il d’une voix exaltée.

« Je n’ai pas dit que ça soit simple! Mais j’ai dit que c’est possible. Il faut s’entrainer ! »

A cet instant, la belle feuille verte de la fleur toucha pour la première fois le dos du  crapaud et ça faisait un bien fou au crapaud. Cette nuit il dormait à merveille et se demanda, si il pouvait appeler à l’aide son étoile pour réaliser son rêve.

Le crapaud continuait sa vie, en pensant à sa belle fleur tous les jours.

Mais souvent, grisé par les flatteries sans lendemain des personnes, qui passèrent par là, pour lui extraire ses secrets et ses sagesses, qu’il trouva tout seul au fond de lui-même, il resta prisonnier de sa vanité.  Il continua à vivre dans son monde de crapaud et n’arrêtait pas de proclamer : je suis beau, je suis intelligent, je suis riche, je suis célèbre !

Il y eut des moments, où la fleur avait un peu marre de lui. Elle était bien gentille et patiente, mais elle ne voyait pas de changements dans l’attitude du crapaud et quelque fois elle ne s’intéressa plus à lui. Heureusement il ne fut jamais bien loin, ce qui leur permit de ne pas se perdre de vue.

Un soir elle lui dit :

« Crapaud, écoute-moi ! Le vent m’a soufflé qu’il y aura un grand orage cette nuit. Si tu veux, tu peux t’abriter sous ma belle feuille et comme ça on pourrait avoir peur ensemble.»

La fleur n’aime pas du tout les orages et elle n’a jamais pu trouver quelqu’un pour partager sa peur. Elle espère que ça marchera avec le crapaud.

Le crapaud, tout fier, qu’on fait appel à se qualités de protecteur, rassure la fleur par sa présence cette nuit là.

Et véritablement, ce fut un magnifique orage avec des éclaires comme des coraux de lumière dans le ciel. Bien sur,  les tonnerres furent très forts, mais le crapaud savait tellement bien décrire et expliquer à la fleur la beauté et le sens de ce spectacle, que la fleur n’avait plus du tout peur et commençait à aimer les orages à son tour.

Le lendemain elle fut si resplendissante, encore plus belle que d’habitude, que les papillons n’osaient plus se poser sur ses pétales, pensant qu’elles n’étaient pas des pétales véritables.

Le matin, elle étire son joli corps vers la lumière et bouge gracieusement sa feuille pour la faire sécher. Elle prend quelques gouttes de la rosée du matin pour laver une par une toutes les pétales de sa tête en chantant une mélodie douce et inconnue. Elle bouge ses racines dans l’humus du bord de l’étang  pour se nourrir. Un vers de terre, qui passe de temps en temps,  la touche sans lui faire du mal,  parce qu’il sait qu’elle est une fleur exceptionnelle.

« Comme tu es belle aujourd’hui, ma jolie fleur ! Je vais construire une serre en cristal autour de ton corps pour te protéger de l’hiver.» Propose le crapaud à la fleur.

« Ah, merci crapaud, il ne faut pas que je prenne froid en effet, parce que, si je dois éternuer je pourrais me casser ma belle tige ! » réponde-t-elle avec sa voix irrésistible.

« Tu sais, même un coup de vent glacé pourrait te geler les racines et qui sait, si tu survivra ? » remarque le crapaud avec un air inquiet.

« Oui, tu as raison, je suis d’accord, tu peux me construire une serre et puis ça ne t’empêchera pas de m’admirer de l’extérieur ! » trouve la fleur comme argument supplémentaire pour justifier une telle entreprise.

« En échange, je te caresserai tous les jours le dos. Je sais que tu aimes ça et que ça te fait beaucoup de bien. » Propose la fleur d’elle même, parce qu’elle est très intelligente et elle sait qu’il faut donner quelque chose en échange.

« Ah, c’est vraiment très gentil à toi, je suis ravi et j’accepte volontiers ce marché. » lance le crapaud à la fleur avec son grand sourire de séducteur.

A fur et à mesure des travaux, à fur et mesure des caresses, le crapaud devenait de plus en plus beau. Il se sentait de plus en plus en forme et heureux et il commencait à établir un inventaire précis de son trésor. De toutes ses richesses, de tous ses talents, de tous ses génies, de toute sa sagesse.

Il commençait à les aimer et  à bien les utiliser pour avoir les moyens matériels de protéger et de s’occuper de la fleur, en cas de nécessité. Il pensait aussi à construire un vrai château de Prince, en pierres bien solides, rempli de magie. Toute personne qui voudrait se servir de son génie où qui voudrait une part de sa sagesse, devrait lui apporter une pierre désormais !

La fleur observait tous ces allées et venus sans dire un mot, mais au fond d’elle même elle était ravie et elle devenait aussi de plus en plus belle, de plus en plus heureuse et de plus en plus épanouie.

Elle se laissa pousser une deuxième tige avec une grappe de fleurs de toutes les couleurs, une plus éclatante que l’autre. Des têtes rondes, serrées pour former qu’une seule boule bariolée. On n’a jamais vu ça ! Des rouges, des oranges, des jaunes, des roses pales ! Tous les animaux de la forêt venaient la voir pour l’admirer. Un grand renard au pelage lustré lui faisait la cour inlassablement. Même un loup blanc, venait tous les soirs exprès, lui chanter une sérénade.

Mais elle aima le crapaud et le crapaud n’aima qu’elle.

Le crapaud fut un peu jaloux, mais il ne disait jamais rien. Il veilla sur elle à tous les instants, comme si elle était plus précieuse que l’air qu’il respire. Un jour, de longues jambes pousseront au crapaud et il se mit à ressembler à un véritable Prince.

Brusquement, il se sentit plus libre et plus léger. Il put se mettre debout et vit le monde avec un nouvel horizon. Un jour, il se pencha au dessus de son étang, et, en  se contemplant dans l’eau, il découvrit son reflet.  Il vit pour la première fois  son nouveau visage. Il fut devenu enfin le beau Prince qu’il avait toujours été.

Heureux,  il court annoncer cette grande nouvelle à la fleur.

« Regarde-moi ma belle fleur, je suis devenu le vrai Prince que j’ai toujours été ! »

« Je sais, mon Prince, je l’ai remarqué depuis longtemps. Il y a longtemps que je t’ai vu, il y a longtemps que je t’aime!  
Serre moi fort contre toi. » Susurre la fleur à l’oreille du Prince.

Enlacés, ils s’envolent dans leur bulle d’amour vers le paradis !»

De mémoire de jardinier on n’a jamais vu une fleur aussi belle et aussi heureuse.



                                     *******



                                   

LA MAISON D'AMOUR

10/09/2009 11:49 par nebulosa

  • LA MAISON D'AMOUR

    LA MAISON D'AMOUR

    10/09/2009 11:49 par nebulosa

 

Merci pour chaque instant de bonheur
Que j’ai pu embrasser avec toi.
Je ne voudrais pas en manquer un.
Un seul instant intense et gai
Compte plus, que toute une vie banale.

Les moments de bonheur

On les emporte dans son cœur à jamais,
Les moments vides
mon amour, tu sais
!
On les abandonne sur terre, oubliés.

Merci pour les milles baisers
Que tu as posés sur mon dos.
Ils me parlent plus que des mots.
Ils m’ont remplis de joie et de vie,
gonflés mon corps plein d'énergie.

Chacun porte un numéro précis

Et a un gout très spécifique.

J’aime bien le numéro cinq:
Mon préféré de tous.
Au sel de mer et aux algues vertes
La joie à ciel ouvert.
La liberté si simple,
Le bonheur si parfait !

Où le numéro dix-neuf :
A l’air frais des sommets alpins
Aux herbes fraiches,
 A l’eau si claire.

L’harmonie divine,
Plus près des nuages
Que de la terre.
 
Merci pour tes caresses
 Sur ma peau assoiffée

Tes mains glissent sur mes hanches.
Une chaleur heureuse se propage,
 volée,

Chaque pore pense être
plus comblée que sa voisine

Et garde jalousement ses secrets,
seul sait la créature divine.


Et quand tu es très fort en moi
Je me sens enfin comblée et à l’abri
Sereine et remplie de l’infini,
Que personne ne peut atteindre.
Toi en moi, c’est comme une belle maison d’amour.
Je voudrais y vivre pour toujours.


Texte: Nebulosa                         Illustration: [[Cy Twombly]]                            5.9.2009



LA LUMIERE

09/05/2009 03:45 par nebulosa

  • LA  LUMIERE

    LA LUMIERE

    09/05/2009 03:45 par nebulosa


L’âme flamboyante
Chevelure dorée
Sa mémoire flotte
Dans l’espace et le temps.

Les images surgissent
Du fond oublié
Des vies astrales
Au firmament de l’univers.

L’héritage noble
Affiné par l’obscurité de la nuit
Enluminé par les rayons du soleil
Epuré par la lutte et la douleur.

Elle est devenue
Au fil des âges
Un faisceau de lumière étroit
Qui perce le cercle noir.

Elle rentre en résonance
Avec ta vie intérieure,
 Parvient à atteindre
La fêlure de ton âme
Et touche tes émotions
Les plus délicates.

Cette lumière
Sublime l’ambiance de nos cœurs
Elle inonde la vie
Et la chauffe
Jusqu’à la fin de l’hiver.

Avant que tu ne voies le jour
Des ailes pousseront
A cette âme
Et l’emporteront
à jamais.


Illustration : Hans  Hartung            Texte: Nebulosa       8.5.2009                                                                                                                                       

LA COURBE DE TES YEUX

19/04/2009 23:32 par nebulosa

  • LA COURBE DE TES YEUX

    LA COURBE DE TES YEUX

    19/04/2009 23:32 par nebulosa

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu,
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseau du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.


Texte: Paul Eluard                         Ilustration: Malinkowsky                   20/04/2009